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Libération
Critique

Aaron et le sablier renversé

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publié le 6 mars 2008 à 2h35

Des trois exergues qui ouvrent le dernier roman de Theodore Roszak, publié en France avant de l'être aux Etats-Unis, la citation d'Emily Dickinson est celle qui mérite le plus d'attention. «Ce monde n'est pas conclusion - Un ordre existe au-delà - Invisible, comme la Musique - Mais réel, comme le Son - Il attire, et il égare.» Loin du religieux, il est une aspiration d'éternité au-delà de l'enveloppe charnelle.

L'histoire part de la détérioration physique d'Aaron Lacey, un petit garçon de 9 ans qui ne fait plus son âge. Il pourrait passer pour un centenaire : chauve, voûté, ridé, faible, au bout du rouleau. Exception sur huit millions d'enfants, il est atteint de la progéria, ou syndrome de Hutchinson-Gilford, qui engendre un vieillissement prématuré. Dans la réalité, cette maladie ne laisse aucun espoir. Les parents d'Aaron, en un ultime recours, l'emmènent dans une clinique de San Francisco pour le confier à Julia Stein. Cette brillante gérontologue a réussi à faire gagner quelques précieuses années à des patients âgés avec des méthodes peu conventionnelles. La belle quadragénaire s'entiche du cas Aaron et explore toutes les pistes possibles jusqu'à ce que...

Métamorphose. Le cours du temps s'inverse miraculeusement. Où est la clé ? Peut-être se trouve-t-elle dans «l'effet Kong». Rien de très médical, Kong est un jeu vidéo des plus basiques dans lequel un gorille doit sauter le plus vite possible d'immeuble en immeuble. La vitesse l'empêche de s'écraser. L'obsession d