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Libération

Alors, contente

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publié le 6 mars 2008 à 2h35

C'est le livre le plus audacieux qui soit. Il paraîtra sans doute insupportable à beaucoup, car il traite du féminin. Et cela, à partir d'un visage. Pas une icône, ni un personnage ou un individu, non, plutôt une silhouette, mais essentiellement un visage. «Ce visage, c'est celui de la candidate. Ce visage, c'est moi. Ainsi, pendant quelques semaines, je vaque dans la ville, dans les rues, dans les couloirs du métro, dans un accord nouveau entre ma personne et le monde.» Pour la première fois, une femme est en mesure de devenir président(e) de la République. Changement possible de paysage. L'horizon n'est plus barré par ce «mur d'épaules en costume» décrit par Marie Darrieussecq dans les Inrockuptibles au mois de mai dernier. Quel effet ça fait ?

Pour Pierrette Fleutiaux, un bien fou. Elle revient donc sur ce sentiment inédit de bien-être pendant la campagne électorale, et elle en fait son sujet. Alors qu'elle était lancée dans un autre livre, un portrait d'Anne Philipe, sa première éditrice (chez Julliard), le thème de la politique s'impose à elle, lui devient naturel. Pour la première fois, la romancière intervient dans le débat public, le débat d'idées, afin d'exprimer «cette métabolisation de la politique durant la grande saison de mon contentement». Il s'agit là d'une inversion du vers de Shakespeare en ouverture de Richard III : «the winter of our discontent», «l'hiver de notre déplaisir».

La Saison de mon contentement tient à