Toute la correspondance de Freud (quelque vingt mille échanges de lettres, il répondait dans un délai de quelques jours !) n'a pas encore été publiée ; on attend notamment cette année la plus révélatrice de toutes, l'échange de lettres entre Freud et sa femme, Martha. Les correspondances, c'est la matière première de la biographie, et, chez Freud, on n'a pas encore touché le fond de l'information potentielle : Michaël Molnar, directeur du FreudMuseum de Londres, l'affirme dans un texte particulièrement documenté de cet ouvrage, «Etat présent des correspondances freudiennes».
Subalterne. Freud necorrespondait pas qu'avec des collègues ; il disait volontiers, selon Stéphane Michaud, responsable de ce volume passionnant, que tant Schnitzler que la chanteuse de cabaret Yvette Guilbert (à laquelle il a dédicacé sa photo My Love to Yvette, reproduite en couverture) l'avaient précédé dans l'exploration du psychisme humain. Ce livre est issu des travaux d'un colloque qui a eu lieu à la Maison de l'Amérique latine, 217, boulevard Saint-Germain, qui était alors le domicile de Charcot ; lieu historique pour le freudisme, car c'est là que le jeune Freud, seulement professeur extraordinaire à Vienne - c'est-à-dire de rang subalterne comparé aux professeurs «ordinaires» ! - fut convié un soir de février 1886 devant le gratin des notoriétés littéraires et médicales parisiennes.
Une «correspondance» désigne aussi la gare à laquelle le voyageur change de moyen de