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Libération
Critique

Sept ans de réflexion

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Préférence. «L’Homme qui tombe», roman post-11 Septembre de Don DeLillo, habitué des traumatismes collectifs et des complots.
publié le 3 avril 2008 à 2h58

Ceci est le roman post-11 Septembre de Don DeLillo. A peine les tours jumelles du World Trade Center effondrées, les Américains s’étaient mis à attendre les romans qui rendraient compte de ce qui était perçu comme le plus grand traumatisme de l’histoire du pays, en particulier celui de DeLillo. En 2002, Cosmopolis était sorti aux Etats-Unis, mais le manuscrit était quasiment fini au moment du 11 Septembre. Voici donc l’Homme qui tombe.

Le problème, ou l'intérêt, c'est que DeLillo a toujours écrit des romans post-11 Septembre, ou pré-11 Septembre, disons des romans écrits dans l'ombre anticipée du 11 Septembre, construits autour du complot, du terrorisme, de la menace d'une catastrophe collective. Etrangement, la couverture de l'édition américaine d'Outremonde (1997) est une photo des deux tours dans un nuage, au premier plan un oiseau aux ailes déployées, comme un avion à l'approche.

L'Homme qui tombe met en scène une famille bourgeoise de Manhattan. Keith travaille dans la finance, il a un fils, Justin, et une ex-femme, Lianne. Au moment où le récit commence, il échappe à l'effondrement de la tour nord et va se réinstaller chez son ex-femme et son fils. Justin a 8 ans et des copains, «les faux jumeaux». Peu après la parution de Cosmopolis en France, début 2004, DeLillo expliquait dans Libération que la menace d'une guerre nucléaire était dépassée. Depuis le 11 Septembre, disait-il, le dan