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Libération
Critique

Vivre avec des «petits-moyens»

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publié le 10 avril 2008 à 3h03

Bienvenue dans la banlieue des pavillons. Pas celle des banlieues chics peuplées de «cadres sup'» avec 4x4. Celle moins cossue de gens ordinaires, ni riches ni pauvres, à la frontière des classes populaires et des classes moyennes. Des «petites gens», «pas petits-petits mais petits-moyens» pour reprendre les propos de l'un d'eux. Des gens qui ne se prennent pas pour des bourgeois, qui veulent d'abord «être comme tout le monde» et dont les médias parlent bien moins que des habitants des cités toutes proches.

Quartier.Ce n'est pas à coup de statistiques que Marie Cartier, Isabelle Coutant, Olivier Masclet et Yasmine Siblot ont ici appréhendé leur terrain. Ils ont choisi un mode plus ethnographique, s'attachant de 2003 à 2007 à un quartier de Gonesse, dans la banlieue nord de Paris, le parcourant, l'observant, s'entretenant avec habitants et élus. Un quartier plutôt hétérogène tant par le statut social de ses habitants, qui comptent cadres, ouvriers ou employés, que par les origines, l'âge ou l'habitat. A côté des nombreux pavillons en bande, ces petites maisons mitoyennes collées les unes aux autres, il y a aussi des lotissements de «vraies maisons», plus ou moins grandes, plus ou moins cotées. La peur du déclassement est partout présente. Les plus anciens évoquent avec nostalgie le bon vieux temps quand, jeunes couples avec enfants, ils se sont installés là, heureux d'avoir leur maison, aspirés par une mobilité sociale qui offrait bien des espoirs. Les familles s