C'est Thelma et Louise chez les flics de sa Majesté. Le raid d'un duo de filles bien allumées, notamment au plan sentimental. Ça finit d'ailleurs par parasiter leurs vies, et à se savoir dans leur milieu professionnel - la police. Du coup, la mission qui envoie Esther (commissaire) et Sally (inspectrice) à 300 km de chez elles a tout de la mise au vert. Mais l'air sur place est vicié : le duo est chargé de faire la lumière sur l'assassinat d'un indic, retrouvé massacré dans une décharge publique ; une enquête interne, quoi. Dès leur arrivée, c'est lever de boucliers, rumeurs, menaces à peine voilées. Esther et Sally, qui se connaissent à peine, ne vont pouvoir compter que sur elles. Et sur leurs méthodes, plutôt déroutantes. Esther joue les demeurées ou les hystériques, Sally, adepte de la «pensée latérale», a un côté chaman. Seuls leurs états de service dissuadent les flics ciblés de baisser la garde.
Huitième roman de l'Anglais Bill James, as de police procedurals empoisonnés comme les meilleurs Scorsese, Mal à la tête ne relève pas que de la pochade, malgré son titre. Il y a bel et bien un côté délirant, notamment dans les dialogues, comme celui qu'échangent les deux héroïnes au lendemain d'une nuit de baston conjugale dont Esther émerge peu présentable (Sally : «Avec un peu de chances, le type pensera que c'est seulement le début d'une syphilis nasale dégénérative»). Mais on n'est pas en présence d'un torpillage gonzo, qui viserait juste