Alors que Muriel Barbery vient de franchir le cap du million de hérissons en circulation, annonce Livres Hebdo, Marc Levy a du mal à semer Anna Gavalda. Il est certes en tête de peloton, confortablement, mais l'écart creusé n'est pas vertigineux. A quoi cela tient-il ? Y aurait-il un malentendu autour de Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites ?
L'appréciation fournie par l'éditeur, sur la quatrième de couverture, peut prêter à confusion : «Dans cette aventure pleine de suspense, de tendresse et d'humour, l'auteur nous entraîne au coeur de la relation entre un père et sa fille et nous raconte l'histoire d'un premier amour - celui qui ne meurt jamais.» Or, il ne s'agit pas de l'amour père-fille. Sans doute aurait-il fallu le préciser. Rien d'incestuel dans ce nouveau roman de l'auteur de Où es-tu? L'héroïne vient de perdre son père, les obsèques lui sont imposées le jour où elle devait se marier. Le père revient sous la forme d'un «humanoïde». Sans que ce soit explicite, il fait tout pour le bien de sa fille. Il l'emmène à Montréal où elle reconnaît, sur un dessin, dans la rue, le visage de l'homme de sa vie, un journaliste mort en Afghanistan dont elle avait complètement oublié à quel point elle l'aimait. Bouleversée, elle soliloque: «J'aurais voulu que tu n'ailles jamais couvrir cette guerre. Si j'avais su, ce jour où tu m'as dit que tu voulais devenir reporter, si j'avais su comment tout cela finirait, je t'aurais dit que c'était une mauvaise id