«Le cyclisme est un humanisme.» La formule rappelle irrésistiblement L'existentialisme est un humanisme de Sartre, et, du coup, paraît un tantinet exagérée. Les «affaires» ont fait qu'au cyclisme on associe aujourd'hui plus de marketing et de doping que d'héroïsme. Le sport cycliste contribue de moins en moins «à nourrir l'imaginaire géographique, national et politique», de même que le vélo, outil de travail et moyen de se rendre à l'usine, «ne joue plus le même rôle dans les couches populaires». Mais qu'on se remette en tête la chanson de Montand - «Quand on partait de bon matin / Quand on partait sur les chemins / A bicyclette.» - et voilà que la petite reine, «symbole d'une classe ouvrière disparue» et d'«affrontements sportifs sans équivalents», redevient aussitôt «mythique, épique et utopique», nourrit de nouveau l'imagination, comme emblème d'«un avenir écologique pour la ville de demain», rêve d'une «réconciliation de la société avec elle-même», outil de la «réinvention de liens sociaux aimables, légers, éventuellement éphémères mais toujours porteurs d'un certain bonheur de vivre», reconquête de «la relation et de l'échange des mots et des sourires».
Caravane. «Devant le bistrot de la place de l'église, le cafetier accrochait à la porte une ardoise où il avait inscrit les trois premiers de l'étape du jour.» Il y avait le Tour de France, Miroir Sprint, Liège-Bastogne-Lièg