Poésie
Pascale Bouhénic Le Versant de la joie Champ vallon, 90 pp., 13 euros.
«Fred Astaire, jambes, action», dit le sous-titre. A travers fragments et considérations diverses, un portrait du danseur et de sa portraitiste («Faussaire. J'enlève le haut : les claquettes sont des mouvements qu'on entend. J'enlève le bas : la danse est du plaisir qui se voit.»), puis du duo Ginger et Fred : «La danse prête sa forme et on l'appelle l'amour. Et on peut voir l'amour, enfin l'entendre et le toucher (des yeux).» Mais si le héros n'est pas joyeux («il est sombre, obscur et lisse»), d'où vient cette joie qui «circule de lui à nous, de nous à lui» ? Dans l'écriture, certainement.
Nouvelles
Annie Proulx C'est très bien comme ça Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par André Zavriew. Grasset, 318 pp., 18,90 euros.
De superbes histoires du Wyoming, les pieds dans la boue, par la spécialiste du genre. Un vieux cow-boy, dans une maison de retraite, songe à se délivrer du «vilain secret de la famille» auprès de sa petite-fille qui vient enregistrer ses souvenirs. Mais se montrera-t-elle digne de la confidence ? Avec des moments exaltants et des catastrophes totalement crève-coeur, l'existence des pionniers est une lutte de chaque instant, racontée par l'auteur comme si elle venait d'y assister, voire de la vivre elle-même. Couples de gamins, ou familles nombreuses, prédateurs sans scrupule, ou géniaux dresseurs de chevaux, ils appartiennent au monde d'hier. Celui qui se caractérisait, p