Deux Ecrits politiques de Blanchot valent mieux qu'un, et l'on aurait préféré qu'ils fussent trois, mais ce n'est apparemment pas pour tout de suite. Ce qui est sûr, c'est qu'un recueil de même titre, désormais épuisé, avait déjà paru en 2003 chez Lignes/Léo Scheer. A quelques exceptions près, ce sont les mêmes textes qu'on retrouve ici, déjà essentiellement exhumés ou rassemblés en 1990 et 1998 à l'occasion des n°11 et 33 de la revue Lignes, consacrés pour l'un à l'auteur de l'Espace littéraireet pour l'autre à Dyonis Mascolo. Ils sont cependant plus annotés et contextualisés que dans la version Léo Scheer. Ce qui manque encore, et qui est évacué dès l'effarante première phrase de cette édition, ce sont les «égarements dans les journaux de la droite nationaliste pendant les années 30».
Plutôt que d'enterrer ces articles de presse «que, avec raison, on me reproche», comme Blanchot l'écrit à Laporte, on aurait aimé pouvoir les lire et, en se rappelant que l'homme n'est pas «un», on aurait pu envisager le fascisme en face, sans déni, non comme une anomalie, une chose exclue, mais comme une possibilité de la pensée et une partie du corps politique, active ou latente selon l'état de ce corps, selon ses vicissitudes.
On se contentera donc ici du parcours bien connu d'après la guerre, qui fait de Blanchot un antigaulliste virulent puis le principal rédacteur (anonyme) du «Manifeste des 121» contre la guerre d'Algérie, prolongé en projet d'une Revue intern