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Interview

«Bond allie héroïsme individuel et technologie»

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publié le 5 juin 2008 à 3h45

David Edgerton est historien, professeur à Imperial College (Londres) et auteur de Warfare State : Britain 1920-1970. Simon Winder considère qu'il est un des rares Britanniques à avoir vraiment travaillé sur les années 30 à 50. Nous avons donc demandé à Edgerton ce qu'il pensait de James Bond et de la période historique qui lui a donné naissance.

Comment expliquer que les historiens britanniques aient travaillé sur les aspects sociologiques et idéologiques de la Seconde Guerre mondiale en URSS et en Allemagne, mais pas en GrandeBretagne ?

Les historiens britanniques ont été parmi les plus importants et les plus créatifs des analystes du XXe siècle, leurs travaux sur la guerre civile espagnole, l'économie nazie, l'Union soviétique ou l'Italie moderne sont parmi les meilleurs. Vu ce qu'on dit généralement sur l'insularité des intellectuels britanniques, c'est surprenant, et pourtant c'est vrai. Là où les historiens britanniques se sont montrés insulaires, et beaucoup moins subtils, c'est dans leur traitement de la même période en Grande-Bretagne. Ils ont longuement travaillé sur les aspects sociologiques, idéologiques et économiques, mais en des termes proches du discours des partis politiques, plutôt que la problématique bien plus riche appliquée à l'URSS et à l'Allemagne.

Qu'est-ce qui a été le plus choquant pour la société britannique : la guerre ou la fin de l'Empire ?

Un des axes les plus importants de l'histoire de la Grande-Bretagne, c'est l'accent mis sur l'impérial