Menu
Libération

Actualités

Article réservé aux abonnés
publié le 19 juin 2008 à 3h56

Chronique

Christian Prigent Le monde est marrant (vu à la télé) P.O.L, 90 pp., 11 euros.

Un ensemble de chroniques issues du Matricule des Anges, qui font leur miel comme la mouche autour du diable : «Charles "Bibi" Pennequin t'a révélé : "La télé est une sorte de trou du cul / d'où il me viendrait des pensées / ce serait des pensées de trou du cul."» Affalé devant les pires daubes, Prigent se sauve par la langue : «Ecoute l'anagramme : caméra café / mère a fait caca. Ce caca c'est toi : lâche-toi.» Mais parfois, c'est la panique, comme avec la Ferme Célébrités,«c'est trop d'anxiété, zappe sur F3. Là c'est du colloque de toques amidon en labo cuisine, on la ramène fort pour sucrer la fraise, on se la pète sec à fouetter la crème et on bourre dodu avec des petites bites dénommées quenelles, arrête tu m'excites».

Nouvelles

Mircea Cartarescu Pourquoi nous aimons les femmes Traduit du roumain par Laure Hinckel. Denoël, 208 pp., 12 euros.

«Les hommes ont le cerveau imprégné d'hormones. Le plus distingué des intellectuels n'est pas autrement.» La réponse est donc plutôt à la question «comment nous aimons les femmes» que «pourquoi».

La moitié au moins de ces vingt et une nouvelles se déroule hors-champ, tel «l'objet qui m'inspire» dont la solution se trouve à la page. 210, soit trois pages après la fin, et l'amour se fait par l'écriture, comme avec le souvenir obsédant d'Irina, fan de Nabokov et Robert Coover, qui dépucela jadis le narrateur mais décida de rentrer dans la Securitate. «L'