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Libération
Critique

Vieillir, une nouvelle vie

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publié le 10 juillet 2008 à 4h15

Quand les amis de l'auteur, psychanalyste suisse, ont eu vent de son projet d'écrire sur la vieillesse, il lui ont dit, consternés : «Vieillir ! avec un titre pareil, qui ouvrira ton livre ?» Car, comme le chantait Jacques Brel en 1977, «Mourir cela n'est rien / Mourir la belle affaire / Mais vieillir. Ô vieillir.»

Freud lui-même avait été pris dans le piège du «jeunisme» : lors d'une conférence en 1904 - âgé alors de 48 ans - il avait dit que les personnes de 50 ans et au-delà ne sont plus aptes à entreprendre une psychanalyse parce qu'«elles ne disposent plus de la plasticité des processus psychiques sur laquelle s'appuie le thérapeute». Freud a été pourtant orfèvre en la matière, en illustrant le fait que la plasticité psychique et la capacité de création ne s'arrêtent pas à 50 ans : il a écrit des livres majeurs jusqu'à 82 ans !

Répétition. Ce livre est précieux car il montre et démontre tranquillement, cas cliniques à l'appui, en incluant le contre-transfert de l'analyste qui vieillit lui-même avec ses patients, à quel point la psychanalyse peut apporter des clés pour avancer dans la vie et dans l'âge. Inutile de développer ici la tautologie selon laquelle nous sommes tous concernés, analystes, analysants et autres, quel que soit l'âge ! Danielle Quinodoz file avec talent la métaphore du «livre de la vie» : lorsqu'on lit, il ne s'agit pas seulement de tourner les pages, mais de lire chaque page, de la comprendre, de la relier aux pages précédentes, la