Nous commençons notre descente est d'abord une histoire d'amour, c'est même la quête d'une femme qui donne toute sa tension au récit. Que la femme soit totalement imprévisible, qu'elle chasse le cerf et qu'elle s'identifie à Artemis n'est qu'une partie de l'histoire. Astrid est aussi porteuse d'un secret, ce qui ne la rend que plus fascinante pour Kellas, et elle est journaliste, comme Kellas. Elle est américaine, lui est écossais, ils sont en Afghanistan à l'automne 2001, quelques semaines après le 11 Septembre, et se rencontrent dans une maison de Jabal-os-Saraj où des reporters venus du monde entier attendent qu'il se passe quelque chose. «Les reporters basés à Jabal s'ennuyaient, ce qui les rendait irritables [.]. Ils expliquaient à leurs rédacteurs en chef qu'ils croyaient en l'existence de cette guerre, mais qu'ils ne l'entendaient jamais, sans même parler de la voir.»
«Aigle solitaire».Tous campent dans un mélange de grand inconfort et de haute technologie. Matelas à même le sol, antennes de téléphones satellites, enchevêtrement de câbles et de chargeurs divers qui, la nuit, scintillent de lumières vertes et rouges, brouilles mortelles pour la possession des dernières piles AA. Kellas n'a pas grande estime pour ses colocataires, ni pour les Américains arrogants, ni pour les Suisses machos. Seul trouve grâce à ses yeux un Espagnol cultivé, drôle et amateur de bon vin, qui s'agite beaucoup moins que les autres. Pour échapper à leur compagnie, il se lance da