«Les gens qui parlent de ce qui était autrefois le serbo-croate peuvent toujours se comprendre les uns les autres sans difficulté, quoi qu’ils ronchonnent. Quant au slovène et au macédonien, ils ont toujours été des langues très proches mais différentes.Les Slovènes doivent apprendre le serbo-croate et le macédonien pour les comprendre. Les Serbes, les Croates et les Bosniaques doivent apprendre le slovène et le macédonien pour les comprendre. Les Macédoniens doivent apprendre le slovène et le serbo-croate pour les comprendre. Si nous parlons aujourd’hui du serbe, du croate et du bosniaque comme de langues différentes, ce n’est pas parce que la langue qui les sous-tend (le serbo-croate) a changé. C’est parce que les locuteurs du serbo-croate (les Serbes, les Croates et les Bosniaques) souhaitent maintenant regarder ces trois variantes principales comme des langues séparées. Et le reste du monde doit acquiescer. Techniquement parlant, cela fait de chaque locuteur du serbo-croate un trilingue (ou un quadrilingue si on ajoute le monténégrin), mais techniquement parlant seulement.
Les traducteurs peuvent essayer de donner le sentiment de différences entre le serbe, le croate et le bosniaque, en utilisant des variantes de leur propre langue: britannique contre américain, français de France contre français du Canada, etc… J’ai décidé de ne pas suivre cette voie parce que la situation politique et sociale dans les pays anglophones et francophones est très différente. Ce que je fais