Valérie par Valérie est le livre le plus fascinant de cette rentrée, et ce n'est pas une formule promotionnelle. Texte monstrueux, récit frankensteinien, il tente en littérature ce que la télé avait réussi avec la première saison de Loft Story : rendre indémerdables le vrai et le faux, le mort et le vif. On se rappelle l'hystérie philosophique qu'avait déchaînée ce spectacle où quelques individus acceptaient de livrer leur identité aux caprices d'un scénario «vécu», lequel s'inscrirait éventuellement dans leur chair ou du moins dans leur vie : deux participants, de fait, se marièrent et eurent un enfant à l'issue du «jeu».
Dans Valérie par Valérie, l'écrivain connu sous le nom de la Rédaction (1) se livre comme il le dit à un travail de «littérature d'exploitation» en se faisant le «nègre» d'une jeune femme, Valérie, qui connut ses quinze minutes réglementaires de célébrité en 2004. Elle avait participé à la saison 2 de l'émission le Bachelor sur M6 : «Un livre comme le mien, écrit l'héroïne, quand il est réussi, doit fonctionner comme un élément d'une image publique. Il entretient celle-ci ou, dans d'autres cas, contribue à sa reconstruction.» Les autres personnages du récit viennent du monde de la télé-réalité ou gravitent autour des éditions Al Dante (Anne-Laure, Laure Limongi, Julien Blaine.). Il y a des proches, difficiles à situer, et aussi de vrais «héros», comme Bruno, qui a «libéré les enfants de la m