Il était une fois un sultan, Mahomet II. «La fièvre la plus cruelle consumait ses entrailles» et la mort «errait déjà autour de lui» lorsque de Moka, capitale de l'Arabie Heureuse, arriva à sa cour un Etranger, Abdeker, dont la réputation était grande dans «l'Art divin de la Médecine». Abdeker fit avaler à Mahomet «une poudre blanche» et, en quelques jours, lui redonna la vie. Reconnaissant, le sultan «le nomma Lecchin Bachi, c'est-à-dire Premier Médecin de Sa Hautesse». «Par une faveur encore plus particulière», il l'établit «Médecin des femmes de son Sérail», mais «sans l'avoir auparavant privé de tout ce qui peut exciter la jalousie d'un Turc». Aussi Abdeker se rendit-il dans l'appartement des Odalisques, et, là, aperçut Fatmé.
Achetée en Géorgie, où «naissent les plus belles femmes du monde», Fatmé était si douce, si voluptueuse, si radieuse, possédait un esprit si fin qu'elle avait éclipsé toutes ses rivales et conquis le cœur du sultan. Abdeker, lui aussi, succomba au charme de Fatmé, et Fatmé tomba en pâmoison devant l'amène Médecin aux «yeux pleins de feu». Pour multiplier les rencontres sans susciter la méfiance de Mahomet et en déjouant la surveillance des Eunuques, le Lecchin Bachi fit de sa bien-aimée, sur demande de celle-ci, son Elève et entreprit de lui livrer «tous les mystères de la Médecine pour la conservation de la Beauté».
Ouh là là… Le harem, les esclaves qui