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Libération
Critique

Le disciple et la voie de son maître

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publié le 25 septembre 2008 à 22h30

Longtemps l'histoire des idées a minoré l'importance de la relation personnelle unissant le maître et le disciple. Elle ne l'a souvent abordée qu'à sa marge pour préférer l'étude plus désincarnée des institutions ou du cheminement des concepts et des doctrines. A tort pour Françoise Waquet qui, dans les Enfants de Socrate, montre son rôle dans la transmission du savoir et la marque qu'elle lui imprime. Certes, elle n'est pas la première à s'y intéresser. Mais elle entend le faire en historienne.

Coach. A George Steiner, elle reproche d'avoir été trop obnubilé par une lecture érotique de cette relation et de n'avoir procédé dans Maîtres et Disciples qu'à un survol à la méthodologie douteuse, couvrant pas moins de vingt-cinq siècles, embrassant un ensemble bien hétéroclite, de Socrate au coach de football américain en passant par Confucius. Françoise Waquet restreint son enquête à l'époque de la science moderne, du XVIIe siècle à nos jours, se limitant au monde occidental parce qu'il partage la même économie du savoir. Elle ne s'en tient pas à la philosophie et aux humanités, elle fait aussi la part belle à la physique, à la médecine ou à la chimie. Elle passe au crible les correspondances et les biographies intellectuelles, mais elle traque aussi les dédicaces des livres, les remerciements, les préfaces, les «Mélanges» offerts au maître, les allocutions commémoratives, les leçons inaugurales, les discours composés à l'occasion des anniversaires et des jubilés, le