L’information vient de fuiter à la Foire de Francfort. James Graham Ballard, 78 ans en novembre, travaille sur un nouveau livre… Son autobiographie parue en début d’année, Miracles of Life, était pourtant annoncée comme son ultime publication. Elle ne sera donc pas ses adieux à la scène. Dans son poste d’observation de Shepperton, banlieue banale de Londres, sous sa toile fétiche d’André Delvaux, Ballard bouge encore. Son dernier projet est un livre intitulé Conversations avec mon médecin, celui qui l’aide à lutter contre un cancer de la prostate depuis 2006. Le sous-titre permet toutes les projections : The Meaning, if any, of Life (Le sens, s’il y en a un, de la vie). Il faudra attendre un peu pour le lire, comme pour découvrir la traduction française de Miracles of Life. Rien de tel pour patienter que de se replonger dans les premiers écrits de l’auteur. Tristram entame cet automne la publication intégrale de ses nouvelles, sous la direction de Bernard Sigaud (1).
L'univers ballardien a pris racine là, dans ces nouvelles écrites au fil des années et égrenées dans différentes revues de science-fiction. La nouvelle, regrette-t-il dans un prologue rédigé en 2001, est un genre en désuétude. Lui, il «aime leur qualité d'instantané photographique, leur capacité à se focaliser intensément sur un seul sujet. Elles fournissent aussi le moyen de tester les idées ultérieurement développées dans un roman». L'imagination, qu'il aime à aiguiser