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publié le 7 novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 7 novembre 2008 à 6h51)

Tamara Drewe est un roman graphique ultra-classique, dans la forme, dans le trait et dans l'histoire. Il reprend avec bonheur un des grands thèmes de la littérature anglaise depuis deux ou trois siècles : la complexité de relations amoureuses plus ou moins clandestines, dans la moyenne bourgeoisie, sur fond de vie campagnarde et d'inflexibles relations de classes. Tamara Drewe est librement inspiré de Loin de la foule déchaînée, le roman écrit en 1874 par Thomas Hardy. Tous les lecteurs de Tamara Drewe n'auront pas forcément lu Thomas Hardy, et ça n'a aucune importance, mais c'est sûr que son auteur, Posy Simmonds, veut nous permettre de nous amuser en comparant les deux puisque, dès la première page, elle dessine une petite annonce découpée dans un journal, qui propose des séjours dans une résidence d'écrivains et qui est titrée «Loin de la foule déchaînée». Les deux romans sont bien sûr très différents, mais ils ont en commun les grandes lignes de l'intrigue - les dégâts causés à elle-même et aux autres par les hésitations amoureuses d'une femme fatale - et quelques détails qui voyagent d'un texte à l'autre, une veste rouge, une lettre de Saint-Valentin qui revient sous la forme d'un e-mail… Sinon, le beau soldat est devenu rock star (mais a gardé la veste rouge) et l'héritière est devenue journaliste, ce qui donne sans doute une idée des valeurs et des aspirations de chaque époque.

Comme dans son précédent roman graphique -