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Caradec se carapate

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Disparition. L’écrivain avait cofondé le Collège de «Pataphysique».
publié le 17 novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 17 novembre 2008 à 6h51)

François Caradec est mort jeudi, à 84 ans. Né en 1924 à Quimper, il passe son enfance dans les livres. A 15 ans, il hérite de son père une passion pour Alphonse Allais et le considère d’emblée non comme un amuseur, mais comme un écrivain à part entière. Il est alors profondément marqué par Arthur Rimbaud, né le même jour qu’Allais, et par Alfred Jarry. Il passe son bac à Lorient, mais, la ville bombardée, se réfugie à Paris.

Au contact de Maurice Saillet, François Caradec découvre Raymond Roussel, dévore Antonin Artaud, Henri Michaux, se lie avec Michel Leiris, Pascal Pia, Noël Arnaud, Raymond Queneau, Maurice Nadeau, plus tard Boris Vian. C’est à la librairie d’Adrienne Monnier à l’Odéon qu’Emmanuel Peillet et Maurice Saillet posent les bases de ce qui sera, en 1948, le Collège de «Pataphysique». L’après-guerre est le moment d’une rivalité entre le milieu universitaire et des lecteurs qui se consacrent à Jarry, Rimbaud, Allais. Pour Caradec, on touche là une raison majeure de la création du Collège, lieu et formule favorisant l’étude et une sociabilité aussi érudite que joyeuse, parodique.

Régent. Caradec met en chantier l'édition des œuvres complètes d'Allais, qu'il cosigne avec Pascal Pia. La biographie paraîtra trente ans plus tard (Fayard, 1994). D'une puissance de travail étonnante, Caradec veut tout connaître des écrivains et des époques qu'il étudie, accumulant les matériaux des livres à venir. Il écrit à partir de 1956 ce qu'il aimerait lire, la b