Avant de s'interroger sur sa présence dans le peloton de tête de la vénérable liste du New York Times recensant les best-sellers, James Lee Burke s'est probablement posé une autre question bien plus lancinante : pourquoi ça ne marche pas ? Car ce ténor du polar américain a dû patienter plus de vingt ans avant de goûter pleinement au confort de la célébrité. Vingt ans durant lesquels sa foi en sa qualité d'écrivain n'a jamais faibli, même si cette confiance en soi surhumaine a dû se conjuguer avec une consommation massive de bourbon accompagné de bière.
«Initiales». Né à Houston, Texas, en 1936, Burke est le fils d'un ingénieur qui travaille dans l'industrie du pétrole de Louisiane. Adolescent, il connaît aussi bien la rugueuse atmosphère des costauds des plates-formes pétrolières que les recoins des bayous de New Iberia. A l'université, il croise le chemin d'un professeur de lettres qui lui enseigne Homère, Bacon, Faulkner, tout en lui donnant le goût de l'écriture. Quand il sort de la fac, au tout début des années 60, il se lance dans l'écriture de son premier roman. Trois ans lui seront nécessaires, durant lesquels, comme beaucoup d'auteurs américains, il enchaîne les petits boulots. Reporter à Lafayette mais aussi garde forestier dans le Kentucky, travailleur social à Los Angeles, chauffeur de poids lourds ou surveillant de pipelines pétroliers au Texas et au Colorado, selon lui le meilleur boulot qu'il ait jamais eu. «C'est une bonne vie. Tou