On n'en finira donc jamais avec cette bande des quatre. Et c'est tant mieux. Les histoires de Beatles sont comme les aventures de Tintin. Il suffit d'ouvrir n'importe lequel de leur album pour que de nouveau la magie opère, inlassable, à cœur ouvert. A cet égard, The Beatles,quatre garçons dans le vent a tort de se vanter d'être «LE livre définitif». Car rien n'est jamais définitif dès lors que l'histoire mute en mythologie. D'autant qu'il n'avait pas besoin de cette surenchère pour gagner ses galons d'ouvrage de référence : une iconographie de première (centaines de photographies extraites des archives du quotidien britannique Daily Mail), des commentaires cliniques qui empêchent pathos, fétichismes et pleurnicheries, des archives d'époque (billets de concerts, coupures de presse…), une chronologie tatillonne et, enfin, une mise en page qui a le bon goût de citer le style, mi yé-yé Salut les copains mi psychédélique (école Milton Glaser), de la splendide époque considérée : du 6 juillet 1957, lorsque Paul meets John dans une kermesse à Liverpool, jusqu'au 8 mai 1970, quand sort en Angleterre, Let it Be, l'album terminal.
Orphelins. Dans cette mine d'or à plusieurs filons, on note que nos garçons sont tous nés pendant la guerre. Ringo Starr et John Lennon, en juillet et octobre 1940, Paul McCartney en juin 1942, et George Harrison, qui passa longtemps pour l'aîné du groupe, le grand frère, en févr