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Libération

Railleries

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publié le 18 décembre 2008 à 6h51

Un mercredi de décembre, vers 10 heures. J'ai rendez-vous avec Antonia au café Beaubourg, à un jet de caillou du centre Pompidou, à Paris. Antonia, attachée de presse à l'agence Le Public Système, m'attend pour me présenter Anne, responsable des partenariats culturels de la SNCF. L'idée est de «révéler» à Libé, en avant-première, la teneur d'une opération de com que les chemins de fer veulent faire autour du livre. Autant dire que l'intérêt de ce rendez-vous est nul.

Je l’ai néanmoins accepté, pour quatre raisons :

1. Antonia est d’une ténacité remarquable.

2. L’agenda de ma matinée est rigoureusement vierge.

3. La SNCF est une grande entreprise de service public, ou du moins tente de l’être, avec des résultats très variables suivant les jours.

4. Je tiens à protester contre la fermeture de la petite bibliothèque naguère installée dans la gare d’Orry-la-Ville (Oise).

D'emblée, Anne, 28 ans, me dit à quel point la SNCF est soucieuse d'avoir une «action militante autour de la lecture». On aime lire dans le train, non ? Alors la SNCF décerne des prix littéraires, monte des «événements» autour du livre, tout ça. Elle a choisi de ne rien faire dans le domaine du curling, qui est pourtant selon moi un sport de glace extrêmement intéressant.

Ils font de vrais efforts. Il y a deux ans, la société nationale avait préparé une opération de book-crossing : «Des milliers de cheminots, de chaque coin de France, ont accepté de faire don d'un livre (de leur bibliothè