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Libération
Critique

Egéries nigérianes

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Le cahier Livres de Libédossier
Lagos. «Le meilleur reste à venir», premier roman de Sefi Atta.
publié le 8 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 8 janvier 2009 à 6h51)

Le meilleur reste à venir raconte les histoires parallèles et souvent liées de deux jeunes Nigérianes entre le début des années 70 et le milieu des années 90. Sheri est musulmane, Enitan est chrétienne. Sheri est une «demi-caste», sa mère était anglaise, son père a deux épouses qui ont toujours l'air enceintes. A la maison, il y a beaucoup d'enfants et un joyeux bazar. Enitan a un père avocat et une mère grenouille de bénitier dans une secte évangéliste. Entre les parents, la guérilla est silencieuse et implacable. Enitan et Sheri vivent dans un quartier riche de Lagos, cela ne les protège pas des coupures d'eau et d'électricité, encore moins des coups d'Etats, arrestations arbitraires et assassinats.

Fauteuils.Cette chronique d'une amitié est aussi un roman d'apprentissage. Il raconte comment on devient femme dans une métropole africaine, il raconte la polygamie et les rituels magiques, mais aussi les études à Londres et les fauteuils Louis XIV du salon. A la télé, Enitan regarde les films de Hitchcock, mais pas les exécutions, son père est contre la peine de mort. A l'école, on se moque de ceux qui ont la peau claire, des gros, des bègues et des Igbos, «car cela voulait dire qu'ils étaient Biafrais ou connaissaient des gens qui l'étaient».

Sheri est délurée, très belle, elle deviendra Miss Nigeria. Elle plaît aux hommes, ce sera son malheur. Elle fait très bien la cuisine, ce sera son salut. Enitan est réservée et bosseuse. Elle pr