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Libération
Interview

Jour de guerre

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Le cahier Livres de Libédossier
publié le 8 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 8 janvier 2009 à 6h51)

Alfred Day, en 1949, fait de la figuration dans un film sur la Seconde Guerre mondiale, espérant retrouver les chaudes sensations d'alors. Il était mitrailleur dans la Royal Air Force. Plongée hypnotique dans la psyché d'un petit soldat, Dayest le cinquième roman traduit de la virtuose écossaise A.L. Kennedy.

«Le sujet et le personnage sont venus en même temps. L'idée première était d'écrire sur les bombardements, et sur la guerre en général, à cause de la guerre en Irak. Mais Alfred était là très tôt aussi. Trouver le point de vue, c'est le plus important, je ne me sentais pas de m'exprimer du point de vue des Allemands, ce devait être celui des Britanniques. Avec, au centre, la destruction des villes allemandes. Il y avait à cela des raisons militaires. Pour ce qui est des individus, certains en ont ressenti de la culpabilité, d'autres pensaient que c'était nécessaire, d'autres encore étaient heureux de faire ce qu'ils faisaient. M'intéressait l'obsession du général de l'armée de l'air britannique Arthur Harris ("Bombardier Harris"), selon laquelle, si on tue assez de civils, on gagne la guerre. En général, cela ne marche pas, mais c'est une idée répandue.

«Il y a plein d'histoires de guerre possibles avec des femmes, mais le thème de la mienne, c'était les hommes ensemble. J'avais lu un reportage sur le tournage de The Wooden Horse, un film de Jack Lee (1950), où de vrais prisonniers de guerre jouaient leurs propres rôles. Cela m'a intriguée, ce dé