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Interview

«Quand j’entends le mot rédemption...»

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Le cahier Livres de Libédossier
Rencontre. Steve Toltz, 36 ans, explique comment il a conçu son premier roman, «Une partie du tout».
publié le 8 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 8 janvier 2009 à 6h51)

L'Australien Steve Toltz est né en 1972 à Sydney. Son premier roman, Une partie du tout, a manqué de peu le Booker Prize 2008. Il vit en ce moment à Paris. Sa femme est française. Son livre va sortir en Italie, Allemagne, Suède. L'entretien a lieu en français.

Pourquoi avoir écrit un premier roman si vaste, si riche ?

Ce n’était pas du courage de ma part. Je ne savais pas, quand j’ai commencé, que ce serait si long. J’avais écrit deux nouvelles, une dont je pensais que ce serait un bon début de roman, l’autre qui faisait une bonne fin, je n’avais plus qu’à combler le trou entre les deux. J’avais envoyé plusieurs nouvelles à des concours pour essayer d’avoir de l’argent, mais je n’ai jamais gagné. De ces deux histoires j’aimais les personnages, un jeune homme et un homme excentrique. Ils pourraient être père et fils, me disais-je. Je pensais mettre un an, mais j’en ai mis cinq. Ecrire est un processus évolutif, l’histoire a évolué comme ça, ce n’était pas prévu. J’aurais eu trop peur si, à la page 1, j’avais su qu’il y en aurait 700.

Je savais comment je voulais terminer, mais c’était comme dans un film, quelqu’un marche dans un couloir qui s’allonge indéfiniment. L’enfance du père, si j’avais été un autre type d’écrivain, elle aurait tenu sur 10 pages. J’adore tellement raconter que je ne voulais pas m’extraire de l’histoire, je lui obéissais, je ne pouvais pas m’arrêter avant d’avoir dit comment c’était arrivé. J’avais trop de respect pour mon personnage. Résultat, le premier chapitre fait 200 pages.

La construction m