La Françafrique, même pas morte ! Durant sa campagne présidentielle en 2007, Nicolas Sarkozy avait annoncé sa fin imminente. Pour l’avoir pris au mot, son éphémère secrétaire d’Etat à la Coopération, Jean-Marie Bockel, a pris la porte, à la demande expresse du champion incontesté de la Françafrique, le président du Gabon Omar Bongo. Dans un livre alerte et souvent drôle, Antoine Glaser et Stephen Smith décrivent par le menu ce revirement, symbolisé par la résurrection d’un go-between influent, l’avocat Robert Bourgi. Marginalisé sous le règne de Jacques Chirac, ce Franco-Libanais, qui a grandi au Sénégal, est parvenu - affirment les auteurs - à s’imposer dans le premier cercle de Sarkozy, aux dépens d’une cellule africaine pourtant chargée sur le papier de mettre en musique «la politique africaine de la France».
Fardeau. Avec ce livre, le tandem qui avait signé, dans les années 1990, Ces Messieurs Afrique sur les réseaux françafricains, revient à ses premières amours. Avec force anecdotes. Les auteurs racontent comment l'Elysée a fait appel à Bongo pour arracher une entrevue entre le couple présidentiel et l'icône absolue du continent africain, Nelson Mandela.
A l'issue de leur examen d'une année seulement de sarkozysme en Afrique - du Tchad au Gabon, en passant par l'Afrique du Sud -, Glaser et Smith évoquent une «régression» par rapport à la période chiraquienne, assurant que l'ex-président avait tenté de rompre avec certains usage