Dès la première page, l'auteur nous avertit : ce livre «n'ajoutera rien à la compréhension de la guerre d'Indochine». C'est parfaitement exact et l'on s'en moque. S'il faut le lire, c'est bien plutôt pour ce qu'il apporte à la connaissance de l'âme humaine, sans prendre de poses, sans même avoir l'air d'en parler. C'est un peu le Crabe-Tambour de Pierre Schoendoerffer, l'humour en plus.
«Braque».Dominique de La Motte est aujourd'hui un général à la retraite. Aristocrate, cavalier, catholique, il pourrait être la caricature de son milieu. Sauf qu'il est «un peu braque», comme il dit. Suffisamment pour se porter volontaire comme chef d'un commando de partisans indochinois de février 1951 à juin 1952. Ce ne sont pas ses notes qu'il publie aujourd'hui, mais le récit fragmentaire de ses souvenirs, rédigé quarante ans après et publié avec l'aide de l'historien Stéphane Audoin-Rouzeau. «Aucun fait n'est inventé ni, je l'espère, involontairement embelli. Simplement un homme âgé regarde vivre un jeune officier, sans le juger, ni en bien ni en mal. Dieu seul est juge.»
L’action se passe en Cochinchine (Vietnam du Sud) au début des années 50. Faute d’effectifs suffisants, l’armée française fait appel à des supplétifs locaux pour tenir le terrain face au Vietminh communiste. Un jeune lieutenant de 26 ans, sorti de Saint-Cyr et de Saumur, se porte volontaire. On lui confie un secteur d’une trentaine de kilomètres, avec une route et une p