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Libération
Interview

Chloé Delaume «La haine s’étiole»

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Entretien. Chloé Delaume assassine sa grand-mère.
publié le 15 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 15 janvier 2009 à 6h51)

Elle cite Schuhl et Apollinaire, on la verrait plutôt du côté de Shakespeare et Saint-Amant, entre vanités héroïques et fureur politique. Son personnage principal s’appelle Chloé Delaume.

Chloé Delaume a vu son père tuer sa mère quand elle avait 10 ans, puis se donner la mort. Un des frères de celui-ci était Georges Ibrahim Abdallah. Dans ce nouvel épisode de ses aventures autofictives, son père n’est pas son père. C’est sa grand-mère Suzanne qui le lui a annoncé en 2004. «Il n’existe pas de pilules contre la grand-mère, pourtant les symptômes persistent. Il faut donc trouver une thérapie adaptée, qui mêle revanche et guérison.» Ce sera ce livre, beau et drôle, qui se déroule dans un cimetière où Chloé et l’énigmatique Théophile inventent des biographies aux noms trouvés sur les tombes, parmi lesquels celui de Tom, le petit mort fictif de Marie Darrieussecq.

Le livre est aussi musique, et s’accompagne d’une bande originale disponible en ligne. «Quelles notes ça fait, Chloé Delaume. Est-ce que ça a l’odeur d’un nénuphar à fleur d’hôpital psychiatrique, ou est-ce juste un reflux d’eau rance, d’usurpation.» Réponse chez elle, un soir de grand froid, jusqu’à la nuit tombée.

Dans ma maison sous terre est un livre et, indissociablement, un requiem électro téléchargeable sur votre site…

Le livre est très musical puisque l'idée est que, quand on meurt, on devient une petite musique qui va emplir le chœur des morts. La compositrice Aurélie Sfez a beaucoup travaillé l'équivalence musicale et syntaxique. Une des pièces les plus faciles pour entendre ça est Marguerite et Ursula, avec les