Trames démarre comme la plus caricaturale des scènes du théâtre antique. Un roi, Hausk le Conquérant, mène une guerre sanglante où les épées le disputent à des armes plus avancées. Son fils cadet, qui répugne au combat, se réfugie dans une ancienne fabrique où le bras droit de son père apporte le monarque blessé et l'assassine devant ses yeux. Régicide, traîtrise, vengeance et honneur, tous les ingrédients d'une pièce shakespearienne sont instillés dès les premières pages d'un roman qui s'annonce pourtant comme un nouvel opus du cycle de la Culture, superbe saga de space-opera imaginée depuis 1987 par Iain M. Banks. Le focus de départ semble archaïque et plutôt du ressort de la fantasy, il n'est que le petit bout de la lorgnette d'une histoire qui se déploie aux confins de la galaxie.
«Aliens de l'espace».La planète où Hausk exulte dans des guerres d'unification s'appelle Sursamen. Créée par une race disparue depuis la nuit des temps, Sursamen se définit comme un monde gigogne, un monde creux avec un noyau métallique autour duquel sont disposées une succession d'enveloppes concentriques soutenues par plus d'un million de tours massives. Sursamen a été colonisée par une variété d'espèces, dont les Sarles, petite race d'hommes dirigée par Hausk le Conquérant. Mais leur ciel est bas. Plus haut, ils sont épiés par des races extraterrestres plus avancées. «Eux et leurs semblables étaient entièrement libres de se laisser aller à leur nature et de s'ado