En 1984, Foucault travaille d'arrache-pied. Outre le cours au Collège de France, il relit les épreuves des tomes 2 et 3 de l'Histoire de la Sexualité, qui paraîtront en mai-juin de cette année-là, se remet à la rédaction du tome 4, les Aveux de la Chair, écrit des articles, répond à des interviews, traduit un livre de Norbert Elias sur la mort. Voit Robert Badinter pour créer un centre de philosophie du droit. Continue l'«Académie Tarnier» de politique internationale avec Kouchner, Glucksmann, Montand… Le 6 avril, il «donne une fête chez lui, en l'honneur de William Burroughs, venu accompagné du poète Bryon Gysin. Ce sera la dernière» (1).
Car il est rentré épuisé et amaigri de Berkeley, où il a enseigné en octobre-novembre. Avant Noël, il a commencé un traitement au bactrim, un puissant antibiotique, qui le remet sur pied. «Il a pu faire cours grâce au bactrim», raconte le sociologue Daniel Defert, son compagnon. Il craint d'avoir le sida, est rassuré par l'effet du bactrim, rechute. «On en avait parlé à Noël 83, puis il a cessé d'en parler.» Dans les derniers jours, il n'a plus de doute. En 1983, il déclare, à propos de la mort : «Si je gagnais quelques milliards au Loto, je créerais un institut où les gens qui voudraient mourir viendraient passer un week-end, une semaine ou un mois dans le plaisir, dans la drogue peut-être, pour disparaître ensuite, comme par effacement…» (2).
«Œuvre parallèle».Le cours