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Libération
Critique

Ninja mais content

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publié le 29 janvier 2009 à 6h52

Supposons qu’on ait moins de 30 ans (allez, soyons fou, moins de 35), qu’on trouve tro bi1 le test «quel personnage du Roi Lion are you ?» sur Facebook et qu’on soit muni d’un master en gestion de la marchandise culturelle. On aura toutes les chances de kifer tro bi1 ces deux livres Delcourt en état de grâce rigolote, quand bien même ils ont curieusement l’air de sortir d’un pays où aucun problème idéologique particulier ne viendrait distraire des «plaisirs minuscules» et de leur rassurant misonéisme, ici sonorisé à coups de «putin», «hi, hi» et autres «ha, ha» préenregistrés.

Psyché. Avec les Croqueuses, Karine Bernadou squatte dès sa première page le divan des Frustrés de Bretécher, option «guerre des sexes» : genre beaucoup usé et souvent cliché, mais qu'elle transcende en explorant des recoins moins dessinés de la psyché féminine. En particulier comment confondre son père avec son ex (ou avec son enfant) et pourquoi avoir honte de sa mère quand elle achète un vibromasseur à «la Reloute» et s'en sert innocemment pour son cou. Côté mecs, ça ne s'est pas beaucoup arrangé depuis Bretécher. Et d'autant moins qu'ils ont, entre-temps, appris la philo dans la télé-réalité. Ainsi, à la question : «Tu me trouves laide ?» L'un rassure sa copine d'un : «C'est pas parce qu'on n'est plus désirable qu'on est laide.» Et à une demande d'«écoute» sexuelle, un autre s'arrange pour croire que «c'est avec les oreilles qu'on écoute, pas avec la bite».

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