Vus de loin, les comics américains ressemblent à un repaire postadoles- cent de héros en collants, avec ce qu’il faut de masques, de capes et de superpouvoirs pour faire fuir les lecteurs en quête de profondeur. Mais si l’on se rapproche un peu, la perspective change, car les super-héros nouveaux ne sont plus ceux d’antan. L’ambiance est plus noire. Plus violente, aussi. Surtout, ils ne sont plus seuls.
Enfers. Par exemple, une des séries venues d'outre-Atlantique qui connaît un certain succès en France n'a rien à voir avec les araignées radioactives. On se croirait plutôt dans un film de Romero. Mais un film qui ne s'arrête jamais. Pour une raison inconnue, le monde est peuplé de morts-vivants. Rick Grimes, ancien flic, lutte pour la survie du petit groupe de rescapés dont il a la charge. Walking Dead, dont le septième tome vient de paraître en français, est une longue descente aux enfers. Pas tant en raison des zombies omniprésents, mais à cause de cette part d'humanité qu'il est si difficile de conserver lorsque le carcan de la société moderne s'évapore. Aux commandes de Walking Dead, on trouve le jeune auteur Robert Kirkman, une des stars montantes des comics. Après s'être fait connaître, en 2003, avec Walking Dead et Invincible, lequel mêle habilement superpouvoirs et imbroglio familial, il débarque chez l'éditeur Marvel pour l'étonnante mini-série Marvel Zombies. Il fait partie de cette nouvelle génération de scénaris