«Vous en êtes encore logée à vous faire un monstre des vapeurs. Quelle puérilité ! Je prétends vous en guérir […]. Vous entendez par vapeurs une maladie réelle : c'est s'arrêter à la chose ; ne vous attachez qu'au mot, alors tout obstacle sera levé […]. Vous ne pouvez pas vous figurer combien le mot vapeur est riche en significations. Dans l'usage, il est consacré pour exprimer ce cercle d'humeurs, de caprices, de jolies inégalités, de bouderies, de singularités, de grimaces, de petites manières, de minauderies, dans lequel une femme doit être continuellement ballottée, pour être ce que l'on appelle une jolie femme.» La demoiselle ne va point hésiter à se mettre à l'«école des vapeurs» et, suivant les conseils de l'avisée Comtesse, pourra faire une brillante entrée dans le monde : le beau monde des jeux de cour et des jeux d'amour, des galanteries et des intrigues, boudoirs, alcôves et crinolines, mouchoirs et poulets qu'on laisse choir, cris et chuchotements, spasmes et sanglots feints, décolletés et mouches coquines, pâmoisons, éventails de dentelle et sels d'Angleterre.
Marqueurs.La Philosophie des vapeurs, parfois titré Lettres raisonnées d'une jolie femme sur l'usage des symptômes vaporeux, a été publié en 1774. On ne sait pas grand-chose de son auteur, au nom improbable : Claudio Giustino de Bethmont de Paumerelle. Citoyen romain, membre fantomatique de plusieurs académies littéraires ou scientifiques, il était, semb