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Libération

Tayeb Saleh, exil définitif

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Disparition. Le romancier soudanais aux quatre ouvrages, installé à Londres, avait 80 ans.
publié le 19 février 2009 à 6h52
(mis à jour le 19 février 2009 à 6h52)

Si le comité Nobel n’avait pas primé l’Egyptien Naguib Mahfouz, en 1988, le romancier soudanais Tayeb Saleh aurait probablement été le premier Arabe à recevoir le Nobel de littérature. Le grand public aurait alors découvert sa prose dense et aérienne. Pas sûr que pour autant que ce Gracq arabe aurait eu le même succès de librairie que le très balzacien et prolifique Mahfouz…

Dramatiques.Tayeb Saleh est mort hier à Londres, où il vivait en exil. Il était né il y a quatre-vingt ans dans le nord du Soudan, à Markaz Marawi, près du site de l'antique Méroé, un temps capitale pharaonique, comme en témoignent encore les pyramides plantées dans le désert. Il est né dans un village comme ceux qu'il décrivait dans ses romans, niché dans la boucle du Nil sans laquelle il aurait été avalé par l'immensité désertique. Dans sa jeunesse, Saleh se préparait à reprendre le flambeau de ses aïeux, des agriculteurs ou des professeurs d'école coranique. Après des études d'agronomie à l'université de Khartoum, il enseigna brièvement avant de partir en Grande-Bretagne, où il compléta sa formation supérieure. Alors que le pays sombrait dans la guerre civile entre Nord et Sud dès l'indépendance en 1956, suivie par l'instauration d'une dictature militaire, il décidait de ne pas rentrer au pays. Tayeb Saleh a passé l'essentiel de sa vie à l'étranger. D'abord comme rédacteur puis responsable des dramatiques au service arabe de la BBC, puis comme directeur général du ministère de l'Inform