«Toute la relation entre un patient et son médecin est là. Il y a l’incroyable force de l’interrogation dans le regard de la jeune femme. Il y a le toucher du médecin et, derrière le toucher, l’attention, dans le sens où l’entend Simone Weil. On ne voit pas le visage du médecin, mais on sent l’attention dans tout son corps. C’est une photo très émouvante.
«Un métier idéal est le premier livre que j'ai fait avec Jean Mohr (il y a ensuite eu le Septième Homme, puis Une autre façon de raconter). Il est paru en Angleterre en 1967. Je suis très heureux qu'il soit maintenant publié en France, mais pas si surpris : ces dernières années, il est sorti au Japon, en Allemagne, en Corée, en Espagne… Sans doute parce qu'il pose une question devenue cruciale avec l'évolution de la médecine, l'idée de soigner la personne tout entière. C'est un livre sur un médecin de campagne, c'est aussi un livre sur les mains, le toucher, le toucher qui soigne. Au moment où nous avons réalisé ce projet, ce médecin, John Sassall, était un ami très proche. D'une certaine manière, l'idée de ce livre, était de reconnaître cet homme, au plein sens du terme, qui est inséparable d'aimer.
«Avec Jean Mohr, le photographe, nous avions dès le début décidé d'éviter les tautologies, ce qui arrive fréquemment quand on a du texte et de l'image. Ce n'est pas si simple : cela veut dire que nous avons chacun renoncé à des photos ou à des textes que nous aurions aimé inclure. Et,