Il y a eu un temps où le français était la langue des échanges intellectuels et politiques en Europe, la langue du raffinement et du pouvoir, le miroir du rayonnement de notre grande culture française. Hélas, les meilleures choses ont une fin et notre belle langue a totalement et définitivement été remplacée dans les échanges internationaux par l’anglais, une langue qui a le culot d’emprunter 30 à 60 % de son vocabulaire au français, c’était bien la peine.
«Totschick». De cette période révolue, il reste des traces, des mots français qui se sont incrustés dans les langues de l'Europe. La linguiste Marie Treps, qui est allée à leur recherche, nous rappelle que l'Europe des XVIIIe et XIXe siècles, unie par l'esprit des Lumières, avait fait du français sa langue d'élection, mais que les mots français avaient commencé à voyager dès le Moyen Age. Elle nous parle du Livre des Merveilles, écrit en français par le Vénitien Marco Polo, et évoque des événements comme la révocation de l'édit de Nantes qui, en 1685, a expédié 200 000 protestants dans les pays limitrophes, en faisant de très efficaces «agents de diffusion» de la langue française.
Cela n'étonnera personne de constater que, dans toute l'Europe, une grande partie du vocabulaire de la cuisine, de la mode et de la diplomatie vient du français, mais les particularités locales sont souvent surprenantes. En Allemagne, le français est arrivé avec la légende du roi Arthur, mais c'est la dias