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Correspondance. Publication posthume de nombreuses lettres de Samuel Beckett.
publié le 11 mars 2009 à 6h53
(mis à jour le 11 mars 2009 à 6h53)

La Cambridge University Press apporte une grosse pierre à l'édifice biographique du Nobel irlandais Samuel Beckett, auteur de Fin de partie ou En attendant Godot, en exhumant et publiant une partie de sa correspondance - aussi prolifique que l'écrivain fut lapidaire. Sur 15 000 lettres retrouvées, issues d'archives et de fonds privés, 2 500 ont été sélectionnées et paraîtront sous la forme de quatre recueils. Quatre ans avant sa mort, l'écrivain aurait autorisé la publication de ces lettres, à condition qu'elles ne soient pas commentées. Vœu respecté par les éditeurs, Martha Dow Fehsenfeld et Lois More Overbeck, qui se sont néanmoins permis de «contextualiser» la correspondance. Le premier des quatre volumes prévus est d'ores et déjà disponible, mais en langue anglaise uniquement.

Les éditeurs ont dû faire face au problème de la traduction : Beckett écrivait aussi bien en anglais qu'en français ou en allemand. Ses lettres furent d'ailleurs envoyées depuis Londres, Dublin, Paris et Dresde. De plus, les écrits comportent de nombreux néologismes et jeux de mots plus ou moins intraduisibles. Quoi qu'il en soit, l'ouvrage (de 800 pages, ce qui en fait le plus long du corpus) est bien là, offrant un nouvel éclairage sur l'homme secret de la Dernière Bande.

On l'imagine renfermé ; il se révèle attentionné. Car, quoique solitaire, l'homme comptait de solides amitiés, dont celles du romancier James Joyce, du peintre Jack Butler Yeats (frère