Menu
Libération

Le recul des sciences humaines

Article réservé aux abonnés
Le secteur ne pèse plus que 7,8 % de l’édition avec un chiffre d’affaires en déclin accéléré.
publié le 17 mars 2009 à 6h53
(mis à jour le 17 mars 2009 à 6h53)

Il fut un temps où les livres de Sartre, Barthes ou Lacan se vendaient par dizaines de milliers d'exemplaires. Aujourd'hui, les sciences humaines ne pèsent plus que 7,8 % de l'ensemble de l'édition, avec un chiffre d'affaires en déclin accéléré : 285 millions d'euros en 2004, 216 millions en 2007, selon les statistiques établies par le Syndicat national de l'édition (SNE). «Les chiffres ne sont pas bons», confirme Michel Prigent, président des Presses universitaires de France (PUF), dont les ventes ont reculé de 1,5 % en 2008, «en ligne avec le marché».

Bibliothèques. Le label «sciences humaines» regroupe trois types d'ouvrage : les livres de formation (synthèse, manuels, dictionnaires), les grands auteurs et les monographies spécialisées. Les premiers, après une forte augmentation dans les années 80, s'en sortent bien, notamment parce que leurs premiers acheteurs sont les bibliothèques et les étudiants. Les grands auteurs connaissent une évolution plus contrastée : dès lors qu'ils ne s'avisent pas d'être vivants, tout va bien. Aux PUF, Freud et Bergson cartonnent et, au Seuil, le Courage de la vérité, le dernier cours de Michel Foucault au Collège de France, est resté quatre semaines dans les listes des meilleures ventes.

Mais Judith Butler, la grande théoricienne des gender studies américaines, vend «5 000 à 6 000 exemplaires», indique François Gèze, PDG des éditions la Découverte, pour qui le phénomène reflète