Météo stable sur l’édition. Pas de dépression en vue. Le petit livre qui court à toutes jambes sur l’affiche du Salon du livre de Paris, ouvert un vendredi 13, se moque bien des superstitions. Il fait fi du marasme. La crise ? Connaît pas. Mais quand même, dans des périodes pareilles, les consommateurs dépensent moins, même en livres, non ? L’édition ne veut pas y croire. Ce n’est pas que de la méthode Coué. Après un week-end chargé dans les allées, les éditeurs disent avoir beaucoup écoulé sur leurs stands, voire plus que de coutume.
Evasion. «Ce n'est pas un Salon de crise», tranche Bertrand Morisset. Le commissaire général du Salon escompte un taux de fréquentation supérieur à celui de 2008, 165 000 entrées (en baisse de 8 %), et tutoie en rêve les 200 000. Le résultat des courses sera connu demain soir, à l'heure de la fermeture. «L'idée était d'en faire un Salon plus grand public et d'amener les gens qui ne lisent pas à découvrir ce qu'est le livre», poursuit-il. D'où l'accent porté sur l'entrée gratuite aux moins de 18 ans et aux étudiants de moins de 26 ans.
Le livre résisterait donc ? Rien ne peut ébranler la confiance tranquille de Serge Eyrolles, président du Syndicat national de l'édition (SNE), sauf quand on prononce le mot «Google». «Dans une société saturée de médias, chaînes de télévision, écrans divers, téléphones, le livre apparaît comme une valeur refuge, un retour aux sources.» L'objet livre jouerait ainsi les anti