Le premier roman à paraître en France de Gerard Donovan est un étrange récit, froid et percutant. Julius Winsome raconte l'histoire d'un homme solitaire, amateur de Shakespeare, qui bascule dans la violence le jour où son chien est abattu par un chasseur. La forêt du Maine devient alors le théâtre de sa fureur meurtrière et le suspense gagne en intensité à mesure que les balles crépitent.
Face à Gerard Donovan, Irlandais installé aux Etats-Unis, il est d'abord difficile de croire que cet homme souriant et détendu ait pu imaginer un tel récit. Néanmoins, la chemise de bûcheron qu'il a choisi de porter ce jour-là invite tout de même à s'interroger sur sa ressemblance avec son personnage de serial killer érudit. Rencontre.
Comment vous est venue l’idée de ce roman ?
Il y a quelques années, j’habitais dans une petite cabane, au milieu de la forêt. J’avais un voisin, Doug Swanson, qui vivait seul avec son chien. Un jour, en 2004, un chasseur a tiré sur ce chien, sciemment. Doug l’a tout de suite conduit chez le vétérinaire, et il a survécu. Son chien est toujours en vie aujourd’hui. Cette histoire m’a bouleversé parce que, moi aussi, je vivais seul avec mon chien. Il sortait librement dans les bois et, à certaines périodes de l’année, la forêt est pleine de chasseurs. On aurait très bien pu tirer sur lui. La question que je me suis posée est : qu’aurais-je fait si cela avait été le cas ? C’est le point de départ de ce roman.
Pourquoi avoir choisi l’écriture à