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Libération

Station elfe

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publié le 26 mars 2009 à 6h53

Le carton du moment a pour titre Brisingr. C'est le troisième tome des aventures d'Eragon et de sa cohorte d'elfes et de dragons. Les premières lignes de cette série du genre fantasy furent jetées sur le papier en 1998 par un garçon américain de 15 ans qui s'ennuyait ultraferme «à l'ombre des montagnes du Montana». Le prodige s'appelle Christopher Paolini et, avec les années (il en accuse désormais 26), sa graphomanie n'a fait qu'empirer.

Brisingr, et non Brgrongzk comme on le lit trop souvent, est un ouvrage susceptible d'être mis entre toutes les mains, même s'il est à parier qu'il tombera rapidement de celles qui ont plus de 16 ans. Après tout, ceux qui choisissent leurs lectures dans le top ten des ventes n'ont pas trop le choix : c'est soit fantasy, soit manuels pour maigrir. Or ce dernier registre n'offre qu'un très mince plaisir de lecture ; de plus, le suspens y est quasi nul puisque chacun sait désormais qu'à une phase d'attaque avec des protéines naturelles pures succédera inévitablement une période de croisière avec des protéines alternées.

Chez Paolini, la protéine est surnaturelle et imprévisible. Tombera-t-on sur un lutin, un dragon, un nain ? Posséderont-ils des pouvoirs magiques (oui, en général) ? Seront-ils méchants (c'est bien possible) ? Auront-ils lu la Princesse de Clèves (rarement) ? Pour débroussailler ce nouveau pan de maquis elfique, l'éditeur français de Brisingr, Bayard Jeunesse, livre c