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Critique

Alors, heureux ?

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Béatitude. A quoi ressemble le bonheur pour un néorural, un Papou et un grand singe ? Réponse dans le dernier numéro de la revue «Ethnologie de la France».
publié le 2 avril 2009 à 6h52
(mis à jour le 2 avril 2009 à 6h52)

Hier encore, le bonheur n’existait pas, dans les sciences humaines et sociales en tout cas. Contrairement au travail, à la pauvreté, à l’immigration ou aux rites funéraires, contrairement au malheur et aux difficultés de la vie qui ont abondamment été étudiés, le bonheur était considéré comme un concept individuel (ou, pire, individualiste) et, à cause de cela mais pas seulement, un sujet fantaisiste, indécent, pas sérieux.

«Concert». Mais tout change, et les jeunes chercheurs (1) qui ont coordonné ce numéro de la revue Ethnologie de la France sur l'«ethnologie des gens heureux», ont l'ambition de mettre au jour les formes élémentaires du bonheur, d'aller à la recherche de ce qui, dans le bien-être, la félicité, est commun à tous les êtres humains, comme d'autres ont découvert les structures élémentaires de la parenté ou du langage. Pour eux, il s'agit aussi de «s'insérer dans le concert contemporain des sciences du bonheur», puisque, depuis une dizaine d'années, d'autres disciplines (histoire, économie, sociologie, biologie) ont commencé à s'y intéresser comme à un très valide objet de recherche. Preuve de cet intérêt récent, des articles dans des revues grand public (2) ou la création en 2000 du Journal of Happiness Studies. On citera aussi cet universitaire de Leicester qui a dressé une carte mondiale du bonheur où la France se retrouve ex æquo avec le Kirghizistan (le premier étant le Danemark et le dernier le Burundi).