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Libération

Coq et couette

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publié le 2 avril 2009 à 6h52

Les femmes lisent plus que les hommes, c'est un fait établi. Et, lorsqu'elles commencent un livre, il y a de fortes chances qu'elles le terminent, contrairement à eux, plus zappeurs. Nul ne sait pourquoi. Certains prétendent que cette différence de comportement selon les sexes serait une manifestation de l'effet Coolidge. Un jour, Calvin Coolidge (1872-1933), 30e président des États-Unis, visite un poulailler industriel avec sa femme. Celle-ci s'émerveille qu'un si petit nombre de coqs puisse féconder un si grand nombre d'œufs. C'est parce que chaque coq remplit son devoir plusieurs fois par nuit, lui explique le responsable du poulailler. «Peut-être pourriez-vous signaler cela à M. Coolidge», jette alors la first Lady. Entendant ces mots, le Président interroge à son tour l'éleveur, lui demandant si un coq honore toujours la même poule. L'autre répond que non, que l'animal a de nombreuses partenaires durant la nuit. «Peut-être pourriez-vous signaler cela à Mme Coolidge», dit le Président.

On appelle effet Coolidge le regain de vigueur d’un mâle mis en présence d’une nouvelle femelle. Par exemple, réunissez un coq et cinq poules : après avoir copulé moult fois avec ses compagnes, le coq sera exténué, inapte au service. Mais introduisez une sixième amie, et là tout redémarre.

Quel rapport avec les différences sexuelles en matière de lecture ? Il n’est pas évident à ce stade, mais allons plus loin. L’effet Coolidge fait immanquablement penser