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Henri Meschonnic, une pause lourde de sens

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Disparition. Connu pour ses traductions de l’Ancien Testament, le linguiste et poète est mort mercredi à 76 ans.
publié le 11 avril 2009 à 6h52

Henri Meschonnic, poète, traducteur et linguiste, est mort le 8 avril. Il avait 76 ans et laisse une œuvre littéraire imposante. Homme chaleureux, il était aussi engagé dans son travail poétique que dans ses essais souvent polémiques, ou dans son enseignement à l’université de Vincennes, dont il fut l’un des fondateurs.

A Vincennes, justement, Meschonnic, qui était un ami du linguiste Benveniste et enseignait la linguistique, choisit d'intégrer le département de littérature. Le cas de figure était inédit, mais il s'agissait, pour lui, d'entamer sa «sortie» du structuralisme. Car, contre les théories de la signification, Meschonnic fut l'homme d'une idée : dans une langue, ce qui fait sens, ce qui permet à chacun d'y trouver sa vérité, c'est le rythme (c'est-à-dire la poésie, l'écriture…). Le rythme est l'espace où la langue, soumise aux lois sociales et grammaticales, offre un espace de liberté au «sujet parlant». «Le point faible des théories du langage, donc des théories de la société, est le poème, écrit-il dans la Rime et la Vie. L'écriture est ce qui advient quand quelque chose se fait dans le langage par un sujet et qui ne s'était jamais fait ainsi jusque-là. […] Elle commence où s'arrête le savoir», ajoute-t-il plus loin.

Hébraïque. Engagée en 1972 avec Dédicaces proverbes, qui obtint le prix Max-Jacob, son œuvre poétique compte une quinzaine de recueils. Mais c’est surtout par ses traductions de l’Ancien Testament qu’il aura été connu du