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Libération

La vie sécrète

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publié le 16 avril 2009 à 6h53
(mis à jour le 16 avril 2009 à 6h53)

Imaginer une Fifi Brindacier sexuelle et hardcore. C'est Hélène Memel, héroïne de Zones humides, le best-seller qui a secoué l'Allemagne l'année dernière - plus d'un million d'exemplaires vendus (voir Libération du 29 mai 2008). Aujourd'hui, la France fait la connaissance de ce personnage hautement dessalé, qui a bâti sa réputation sur quelques notoires faits d'armes : elle adore grignoter ses croûtes et comédons, boire le vomi de ses copains, se frotter aux lunettes crasseuses des toilettes, échanger ses tampons usagés avec ses meilleures copines. Son N° 5 à elle, ce sont ses sécrétions vaginales qu'elle glisse délicatement derrière son oreille. Fille ultralibérée, Hélène Memel pratique aussi bien la masturbation que la sodomie, va «au bordel» pour explorer le corps féminin. Elle baise quand elle a ses règles et ne refuse jamais à un garçon un «dip au chocolat». Malgré son jeune âge, elle s'est fait stériliser et adosse sa toute fraîche indépendance sur un savoir-faire unique : elle sait ouvrir une bière avec le manche d'une fourchette. «Peu de filles en sont capables», dit-elle.

Cette jeune fille en «chou-fleur» - Hélène désigne ainsi les hémorroïdes qui lui valent un séjour à l'hôpital, décor du roman - a mis cul par-dessus tête l'Allemagne. Les uns ont crié à l'imposture, dénonçant un livre «sale et vulgaire», un porno sans intérêt et mal écrit. Les autres ont loué un récit insolent, drôle et sincère, décelant