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portrait

Le Boss de l’angoisse

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Le cahier Livres de Libédossier
Harlan Coben. A 47 ans, ce père de famille est le patron du thriller américain actuel. Décryptage sur fond de titres de Bruce Springsteen, comme lui du New Jersey, et qu’il vénère.
publié le 18 avril 2009 à 6h52
(mis à jour le 18 avril 2009 à 6h52)

Parlons peu, parlons bien, parlons chiffres. Aux Etats-Unis, chaque roman de Harlan Coben s'écoule à quelque 2 millions d'exemplaires. L'auteur est évidemment traduit dans le monde entier. En France, sa dernière livraison en date, Sans un mot, s'est d'emblée placée parmi les meilleures ventes et affiche, d'ores et déjà, un tirage de 200 000 unités. Bref, en termes de tiroir-caisse, Coben est l'incontestable patron du thriller américain actuel. De la trempe des John Grisham et Mary Higgins Clark. Du genre à tirer systématiquement son épingle du jeu, même face à la vague nordique post-Millénium. Une digue en béton armé, Coben. Ça manque de poésie, de porosité ? Le lecteur vient pour autre chose, chez Harlan. Pour du suspense bien carré aux épaules, plein de mégarebondissements, de phrases courtes et de dialogues que de vrais gens pourraient vraiment dire. Alors bon, il est possible d'oublier l'intrigue dans les deux jours et de confondre ses livres, mais Coben n'a qu'un objectif : l'entertainment, scotcher le lecteur, «même si je sais qu'en France, ça a une connotation négative». Il cite avec fierté le slogan qui l'accompagne dans l'Hexagone : «Le maître de vos nuits blanches». Brrrr.

Harlan Coben ne s'en doute pas, et s'en contreficherait certainement, mais nous avons une chose en commun. Bruce Springsteen. Harlan Coben, qui est comme «le Boss» natif et habitant du New Jersey, parle d'«idole». Nous, c'est plutôt de l'ordre de la mad