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Libération

Le dernier Crash de J.G. Ballard

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L'écrivain britannique, sondeur de nos psychoses contemporaines, est décédé dimanche à 78 ans.
par GÉRARD LEFORT
publié le 19 avril 2009 à 23h36
(mis à jour le 19 avril 2009 à 23h46)

Lorsqu'en en janvier 2005, «Libération» rencontra James Graham Ballard, la question d'une influence de sa vie sur ses écrits amena une réponse sans détour: «Mon expérience de la guerre à Shanghai et les années que j'ai passées dans les camps japonais ont été déterminantes. Ce que j'y ai vu a été comme une sorte de révélation de la manière dont l'être humain peut se comporter.»

De cette expérience originelle, Ballard fit la trame d'un de ses romans les plus célèbres, L'Empire du soleil (1984) rendu encore plus fameux par le film que Steven Spielberg en tira en 1987.

Ballard, mort dimanche à Londres à 78 ans des suites d’un cancer de la prostate, était né en effet à Shanghai en novembre 1930, fils d’un industriel anglais du textile et à ce titre, enfant qui grandit dans le cocon du quartier des concessions internationales. Après Pearl Harbour, en 1941, il est interné par les occupants japonais dans un camp de prisonniers.

De retour en Grande-Bretagne, en 1946, il découvre un pays dévasté par la guerre et, disait-il, «sinistre». Il étudie la médecine à Cambridge dans le but de devenir psychiatre mais renonce au bout de deux ans pour être journaliste dans une revue scientifique. En 1956, il publie sa première nouvelle. Intitulée Prima Belladona, elle est située à Vermillon Sands, lieu imaginaire en bord de mer. Ballard y décrit une communauté d'artistes à la mode, de vedettes de l'écran, de riches oisifs délinquants et d'excentriques.

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