La mère d’Odile Blanc était couturière. Elle-même est historienne. Après avoir travaillé sur le Moyen Age, elle est devenue spécialiste du vêtement et du tissu et travaille à l’Institut national du patrimoine. Dans ce livre court mais vif et érudit, et découpé en 50 questions, elle part de la littérature, de la peinture et de l’observation quotidienne pour faire une analyse historique et sociologique du vêtement. Anthropologique aussi, quand elle se penche sur la relation du corps et des gestes au vêtement, remarquant que celui-ci fait partie de la définition de l’être social, qui est toujours un être habillé.
L’auteur nous parle du Livre des costumes, écrit au XVIe par un banquier allemand du nom de Matthaüs Schwarz, qui s’est fait peindre à différents moments de sa vie dans les beaux vêtements qu’il portait, avec des commentaires de sa plume. Ou encore de Love, Loss and What I Wore, où, en 1978, l’Américaine Ilene Beckerman raconte des épisodes de sa vie liés à des vêtements qu’elle décrit et dessine, de l’uniforme scout du camp d’été au maillot de bain du premier flirt en Floride, aux bas filés et aux robes immettables associées à une fête de Noël ou un divorce.
Sari. Odile Blanc se demande si le vêtement est un processus de civilisation, s’il rêve d’ailleurs et si l’envers vaut l’endroit, elle relève, à partir du XVIIe, l’accélération du renouvellement des vêtements, en même temps que leur diffusion par recyclage ou imitation : «Le linge envahit les